L’Investissement Socialement Responsable – ISR

L’investissement socialement responsable, également appelé « ISR », est tout d’abord un label mis en place en 2016 par le Ministère de l’Économie.

L’ISR trouve tout d’abord sa genèse au cours du 20 ème siècle, dans une démarche éthique qui consistait à sélectionner – au mieux – les entreprises « vertueuses » pour lesquelles un investisseur pouvait engager son capital. Ainsi, certains investisseurs excluaient des entreprises de leurs champs de sélection en raison de leurs activités « amorales » ou non conformes aux valeurs portées par eux (arme, tabac, alcool etc).

Une démarche qui se structure au fil des années

Ces 30 dernières années, le marché s’est structuré en intégrant des critères durables ou sociaux. Ainsi les années 90 ont vu naître le label Finansol qui est dédié à la finance solidaire – et donc tourné vers l’humain.

Au cours des années 2010, les ambitions fortes des pouvoirs publics pour agir contre le réchauffement climatique, et plus précisément pour viser le seuil de 2 degrés maximum de réchauffement climatique avant 2100, ont accéléré l’organisation de la finance « verte ». La COP 21 et les Accords de Paris en 2015 ont stimulé le processus. Ainsi, la création du Label ISR en 2016 a eu pour objectif de mieux orienter l’épargne des ménages vers des investissements financiers en accord avec la trajectoire carbone. Le label tend ainsi à flécher l’épargne privée vers les entreprises œuvrant pour le bien et l’objectif commun.

L’ISR et ses critères ESG

Le label ISR voit plus large puisqu’il intègre des critères extrafinanciers que l’on nomme ESG.

  • E pour l’environnement.
  • S pour l’aspect social/sociétal.
  • G pour la gouvernance d’entreprise.

Ainsi, chaque fonds de gestion peut sélectionner des critères ESG et appliquer ce référentiel à sa propore politique d’investissement.
L’Investissement Socialement Responsable pourrait se définir comme une boussole permettant d’obtenir une meilleure lecture des impacts des entreprises qui sont financées par les investisseurs – qu’ils soient particuliers ou institutionnels.

Les chiffres et éléments clés de l’ISR

Aujourd’hui, chaque investisseur peut avoir accès aux fonds financiers labellisés ISR. Toutes les banquiers, les assureurs ainsi que les conseillers financiers indépendants sont en capacité de proposer des supports d’investissement responsables.

Pour accompagner le processus, les pouvoirs publics ont instauré avec la loi PACTE un investissement « obligatoire ». Depuis janvier 2020, toute souscription à une Assurance vie doit s’accompagner d’une ouverture d’unité de compte portant le label ISR. A partir de 2022, le dispositif se renforce puisque 3 unités de compte devront présenter les 3 labels existants : ISR, Greenfin et Finansol.
En savoir sur la Loi Pacte

La finance verte ne cesse de prendre de la place dans le monde de l’épargne. Et au-delà des obligations apportées par la Loi PACTE, de nombreux sondages réalisés pour le compte de la FIR (Forum pour l’Immobilier Responsable) ou de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) montrent que les épargnants sont sensibles à ces sujets. Aussi 6 épargnants sur 10 indiquent vouloir intégrer des critères environnementaux et/ou sociétaux dans leur décision de placement.

Concrètement, l’épargne dédiée à la finance durable ne cesse de croître. Ce que l’on nomme les encours (le montant global des investissements) sur les fonds labellisés ISR représentent près de 470 milliards d’euros pour 690 fonds labellisés. Les chiffres, leurs tendances et leurs évolutions sont analysés par Novéthic – véritable institution en matière de quantification et de suivi de tendances pour la finance durable.

L’investissement socialement responsable et l’immobilier

Le comité dédié au label ISR s’est penché sur la thématique immobilière. Effectivement, en France, l’épargne des ménages se répartit tant sur les supports financiers que sur les supports immobiliers. Ainsi, 2020 a vu la naissance du label ISR Immobilier.

Ici, un éclairage sur les supports d’investissements immobiliers s’impose. En effet, un ménage souhaitant réaliser un placement immobilier à la possibilité d’opter pour 2 types de support.

  1. La pierre / papier : il s’agit de SCI collective pour lesquelles une société dite « de gestion » se charge de collecter les fonds, d’investir dans un parc immobilier et de réaliser l’exploitation de celui-ci. Les véhicules d’investissements sont appelés OPCI ou SCPI. Les sociétés de gestion sont soumises à l’agrément et au suivi par l’Autorité des Marchés Financiers. En effet, elles réalisent un Appel Public à l’Épargne. Ces fonds d’investissement immobilier (pour lesquels il est possible de devenir associé dès 5 000 à 10 000€) peuvent prétendre au label ISR Immobilier. Charge à la société de gestion de l’obtenir (exemple Iroko).
  2. La pierre directe : il s’agit de l’acquisition d’un appartement sélectionné au sein d’une résidence. L’investissement peut être associé à un dispositif fiscal : Pinel, Malraux, Monument historique, Nue-Propriété, LMNP … Ici le label ISR Immobilier ne s’applique pas.

Premier bilan du label ISR Immobilier

L’observatoire de l’immobilier durable OID a publié en décembre le baromètre de l’immobilier responsable. 65 entreprises ont répondu aux questions de l’OID (soit 78% de couverture du secteur de l’immobilier de gestion et 38% de la filière promotion immobilière.) Les sujets les plus présents et objectivés sont pour chaque catégorie :

  • Environnement : l’énergie (93%), les émissions de Gaz à Effet de Serre (90%), la biodiversité (34%) et la résilience au changement climatique (81%)
  • Social/Sociétal : la santé et la sécurité des occupants des bâtiments (86%), l’impact social positif des investissements réalisés (49%), le confort et le bien-être des occupants (81%)
  • Gouvernance : le déploiement d’un plan d’action pour intégrer les enjeux ESG dans leurs démarches (61%), l’évaluation des parties prenantes et l’implication dans une démarche ESG (87%).

Ainsi, les entreprises répondantes se sont dotées d’indicateurs spécifiques pour mesurer l’impact de leurs décisions d’investissement, de gestion et de contrôle sur ces thématiques. 98 % des entreprises ayant participé à cet observatoire déclarent posséder une démarche ESG sur leurs activités immobilières, et 60 % soumettent cette démarche au moins en partie à la vérification par un Organisme tiers indépendant.

En savoir plus 

L’ISR, à la fois un label et une démarche

Le label ISR n’est pas un label si récent. En effet, la volonté d’investir de manière plus éthique – ou tout du moins en accord avec ses valeurs et ses principes – existe depuis plusieurs décennies. Les pouvoirs publics ont structuré la démarche il y a quelques années en créant un référentiel unique et des audits réalisés par des professionnels habilités, dans le but d’harmoniser la démarche. Dans ce contexte d’harmonisation, une certification européenne pourrait voir le jour.

La création du label ISR Immobilier est un grand pas en avant. On sait que le secteur du bâtiment et de l’immobilier a un impact considérable pour l’environnement et plus particulièrement sur le changement climatique : 40% des énergies consommées, 2e secteur en matière d’émission de gaz à effet de serre, une artificialisation des sols ayant un impact sur la raréfaction des sols puisque l’équivalent d’un département français disparait sous le bitume tous les 15 à 20 ans …

Le label ISR Immobilier est donc un élément indispensable pour mieux flécher l’épargne immobilière, bien qu’elle ne concerne que les véhicules collectifs (OPCI, SCPI).